La méthode OSBD : étapes 1 & 2 pour communiquer efficacement en classe
Chaque jour, en classe, c’est l’improvisation totale. 🥳
Difficile d’être à l’écoute des élèves à chaque instant… et difficile d’être toujours à l’écoute de nos propres besoins.
Bien souvent, il en faut peu pour se sentir irrité. Même lorsqu’on souhaite être le plus bienveillant possible, le ton monte et les émotions nous rattrapent. 🙄
Comment réagir face à un élève qui dérange la classe ?
Comment rester juste en toutes circonstances ?
Comment communiquer efficacement en classe malgré les tensions ?
Si, si, reste ! C’est possible !
Voici une technique en 4 points pour :
- faire entendre ses ressentis
- permettre aux élèves d’ajuster eux-mêmes leurs comportements… 8)
La méthode OSBD est issue de la Communication Non Violente (CNV), mise en place par Marshall Rosenberg et détaillée dans son livre « Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) ».
La méthode OSBD se prête à tout type de relation (en couple, en famille, au travail). Voyons déjà comment l’adapter au cadre de la classe !
Tous les jours, il arrive que le comportement de quelque(s) élève(s) nous gêne ponctuellement, ou nous agace franchement. Parfois, on peut réagir de manière calme, juste et pondérée. Parfois, c’est impossible, et bim ! on brandit la menace ou même la sanction si nécessaire.
Comment peut-on choisir de répondre ?
Exemple : Souvenir de 2013.
Je suis avec une classe de quatrièmes, sympathique mais remuante.
J’ai la sensation que dès que je me retourne pour écrire au tableau, les élèves ricanent, ce qui m’agace profondément…
Ma première intention est d’accuser ceux que je vois sourire, et de demander leurs carnets pour pouvoir les menacer d’une sanction.
Je suis sûre de déclencher des réticences « Mais pourquoi Madame ? », voire des provocations « Non j’vous le donnerai pas… ».
Evidemment la relation de confiance serait altérée, et la possibilité de communiquer diminuée. 😳
La tension risque juste de s’intensifier dans la classe (et c’est pas génial).
Ok, ok. Alors comment gérer autrement une telle situation ??
💡
Voici les premières étapes de la fameuse méthode OSBD !
Observation
Première étape : prenons d’abord un moment pour observer la situation.
Cette étape doit être objective et sans jugements (facile à dire, hein…).
Notons simplement les circonstances factuelles des événements en cours, ce qui nous fait réagir.
On peut se demander : « Comment décrire ce qui provoque cette émotion à l’intérieur de moi ? »
Répondons par des faits, et rien que des faits.
Pour formuler cette observation, on peut utiliser « Quand … + énoncé des faits ».
Exemple : Quand je me retourne pour écrire au tableau, j’entends certains élèves ricaner.
Voilà un exposé juste et objectif des faits.
Voyons à présent comment poursuivre la communication avec notre classe de rigolos.
Les sentiments
La deuxième étape permet de faire le point sur ce qu’on ressent.
On peut se demander : « Comment est-ce que je me sens ? »
C’est peut-être de l’agacement, de la colère ou carrément de l’exaspération.
Ou pourquoi pas de la tristesse, de la déception ou de la frustration.
On peut se sentir blessés, stressés ou même anxieux.
Cette étape est difficile. Nous n’avons pas toujours l’habitude de nous demander quelles sont les émotions qui nous traversent. Ce travail demande de la sincérité, et aussi du courage, pour prendre le temps de sentir ce qui se passe en nous.
Et si on se permettait d’accepter ces sentiments avec bienveillance, quels qu’ils soient ?
Il peut être judicieux d’exprimer ses ressentis ainsi : « Je me sens … + nos émotions ».
Exemple : Quand je me retourne pour écrire au tableau, j’entends certains élèves ricaner.
Je me sens ridicule. J’ai peur que vous soyez en train de vous moquer de moi. Je me sens déstabilisée et moins concentrée sur notre cours.
Cette formulation semble peut-être osée. Dire à des élèves que je me sentais ridicule était effectivement risqué. On évite en général de montrer la moindre faille devant une classe, sinon les moqueries et le chahut menacent. 😮
Cet épisode a eu lieu après quelques mois de cours, alors que la relation entre cette classe et moi était déjà bien installée et plutôt sereine.
Je suis persuadée que pour respecter leur enseignant, les enfants et les adolescents ont avant tout besoin de se sentir eux-mêmes respectés. En leur exprimant cette profonde honnêteté, c’est ce qu’on offre aux élèves : une sincère considération et une véritable confiance. C’est l’occasion de les inviter à une communication juste et authentique.
Comme le dit Marshall Rosenberg : « Exprimer notre vulnérabilité peut aider à résoudre des conflits »
Qu’en penses-tu !? 😉
Prêt.e à continuer l’aventure ?! 😀
Alors go ! Poursuivons le cheminement proposé par la méthode OSBD ➡ dans ce deuxième article !
est il possible d’avoir accès (lire) au détail de la lettre B ? svp ? merci !
Bonjour Olivier,
Oui vous avez accès à la deuxième partie de l’article en suivant ce lien :
https://profdebonheur.com/la-methode-osbd-etapes-3-4-pour-communiquer-efficacement-en-classe/
Merci de votre intérêt ! 🙂